En benguen de molre

, par Claude Vertut

En benguen de molre

Un paure tindourèl benio del mouli de fa moire dol blat. En comi se trojèt que soun ase, lou paure bougre n’obio sus l’esquino tant coumo poudio ne pourta ; é nostrc ome, que n’abio pas embenta lo poudro que peto, otsèt piota de soun bourrou :
- Prrr jat ! Joguèt-el.
L’ase, plos dounde, s’orrèsto copset.
- Espèro, boto ! li dit soun mèstre ; te bau soulogea un bouci.
Mai berta ; li reliro un sacounèl qu’èro esta metut dins lou cros del bat, lou met sus soun espallo é monto sus l’ase, en diguen :
- ol min otal, pauro bèstio, te dolborai un bouci loul rens.
Mesque, commo pensaz, l’ase l’y troubabo pas soun coumpte.
Joseph Calcas

Traduction ; Claude Vertut

En venant de moudre.

Une pauvre cloche venait du moulin de faire moudre le blé. En chemin il se rendus compte que son âne le pauvre bougre, en avait sur le dos autant qu’il pouvais en porter ; et notre homme II n’avais pas incenté la poudre qui pète, eut pitié de son bourricot :
- Prrr jat ! Joua -t-il,
L’âne très fatiqué, s’arrêta tout de suite.
- Attend vas ! lui dit son maître ; Je vais te soulager un peu.
Mais vrai ; il retira un petit sac qui avait été mis dans le creux du bat, le met sur son épaule et monte sur l’âne en disant :
 au moins comme cela pauvre bête, je soulagerai un peu tes reins.
Mais comme vous le pensez, l’âne n’y trouva pas son compte !

illustration de Christian FaureRetour ligne automatique
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