La légende de Saint- Namphaise

, par Claude Vertut


C’est legende est à rapprocher de celle du gouffre de l’Antouy

Les lacs de Saint-Namphaise et la légende.
1. Généralités

Malgré leur nom, les « lacs de Saint-Namphaise » sont de petite dimension. Il s’agit de mares taillées dans de grandes dalles calcaires compactes, non fissurées. Le territoire du Parc naturel régional des Causses du Quercy en compte plusieurs centaines.


Ces mares portent le nom d’un officier de Charlemagne qui serait à l’origine de leur création. D’après la légende, touché par la foi, il aurait abandonné la guerre pour mener une vie d’ermite sur les Causses où il aurait creusé ces fameuses mares.


De forme généralement rectangulaire, elles sont alimentées par les pluies et plus rare par une source. Dans une région où l’eau est rare, elles étaient indispensables à la vie du bétail et des hommes.


Moins utilisés par les troupeaux qu’autrefois, les lacs de Saint-Namphaise restent aujourd’hui essentiels pour la faune sauvage. Les petits mammifères et les oiseaux viennent y boire, s’y baigner et s’y nourrir.


De nombreuses espèces s’y reproduisent : les batraciens – comme le Triton marbré, le Crapaud accoucheur et la Rainette méridionale – ou bien encore les libellules.


D’autres animaux étonnants les fréquentent, en particulier des insectes aquatiques, des crustacés et de petits mollusques. La petite faune y est aussi considérable : plus de 200 espèces d’invertébrés, souvent invisibles à l’œil nu.
Source article :
http://www.parc-causses-du-quercy.fr/destination-parc/voir-faire/les-milieux-naturels/les-lacs-de-

2.la légende démystifiée par
Jean-Luc Obereiner Explorant la vie d’un saint du VIIIe siècle qui renvoie à l’histoire, tout autant qu’à la légende.À son retour d’Espagne, Namphaise n’a pas creusé ces retenues d’eaux artificielles sur le causse et pourtant c’est probablement sous cet aspect qu’il est le mieux connu. Jean-Luc Obereiner nous explique ce qui s’est passé en réalité. Namphaise reste présent à travers le Quercy de bien des façons. Il est vénéré notamment en tant que guérisseur des «  âmes enfermées  ». Une impressionnante série de vitraux, de tableaux, de fresques, de statuettes, sans compter les documents d’archives, décrivent sa vie merveilleuse, aussi bien dans la cathédrale Saint Etienne (vitrail dans la verrière du chœur) qu’au sein de modestes églises voire de chapelles. Un sarcophage abrite toujours ses reliques dans la plus admirable des cryptes romanes du Midi, à Caniac-du-causse.Quant à la légende, l’auteur en a retrouvé toutes les riches variantes, du Moyen Âge à nos jours. Il les raconte, puis en analyse les sens cachés, les enseignements profondément religieux. Sur les traces de ce saint local, il nous fait voyager «  de l’Auvergne au Périgord, d’Avignon à Moissac, du Limousin au bas-Quercy, de fresque en vitrail, de chapelle en cathédrale, de lac en lac  ».Namphaise suit d’abord son oncle Charlemagne en Espagne, avec Roland le preux, pour la Reconquista mauresque. Ensuite il se fixe en Quercy où il restaure les abbayes de Figeac et de Marcilhac-sur-Célé et construit celle de Lantouy. Ermite de la forêt de la Braunhie, il aide les pauvres, élève des brebis, prêche aussi bien seigneurs et tenanciers. Le diable l’ayant attaqué en suscitant une horrible anthropophagie à Lantouy, provoquant ainsi l’engloutissement de son couvent, il se mue en thérapeute chrétien, interprète de Dieu : en véritable exorciste, il délivre de nombreux possédés du mal caduc. Sa mort est celle d’un martyr, par l’entremise d’un taureau qui l’éventre, rappel inversé de ces taureaux que l’on éviscérait pour lire l’avenir, aux temps gaulois héritiers des antiques religions pré-chrétiennes.Pour comprendre Namphaise Jean-Luc Obereiner brosse une esquisse de l’histoire religieuse du Quercy, de ses évêques et de leurs actions, se penchant entre autre sur Rocamadour et l’épée magique de Roland, sur Sainte Spérie, sur la Sainte-Coiffe… Il convoque saint Géraud d’Aurillac et le pape cadurcien Jean XXII. Il décrit le circuit sacré des pèlerins qui, dans la crypte de Caniac, progressent rituellement, à genoux, sous le sarcophage.L’iconographie est abondante, informative, avec plusieurs documents inédits, comme cette page d’un livre liturgique du XIIe siècle, ou cette carte du XVIIe de Cahors-la Barre au Moyen Âge. Un ouvrage désormais référence sur ce personnage du Quercy, fêté le 13 novembre et dont l’influence et le rayonnement ont couru sur près de douze siècles, de bien des manières. «  Saint Namphaise – Au cœur de l’histoire religieuse du Quercy – Paladin de Charlemagne, ermite-exorciste, martyr  » de Jean-Luc Obereiner, aux Éditions Quercy-Recherche.
Jean-Claude Bonnemère
5 /01/2014
La Vie Quercynoise

3. La légende de St Namphaise
Selon la tradition, Saint Namphaise apparaît en Quercy à la fin du 8e siècle. C’est alors un preux guerrier, un compagnon de Charlemagne qui, lassé de la guerre et de ses massacres, a décidé de se retirer en religion et de devenir ermite.
Venu dans le Quercy, il cherche alors dans les vastes solitudes boisées un lieu propice à la méditation et à la prière. Il le trouve d’abord à Lantouy, près de la vallée du Lot où il fonde un monastère, mais très vite sa popularité l’accable et il abandonne les lieux.
Un couvent de religieuses lui succédera qui aura un destin tragique : les nonnes tombent dans le paganisme et sacrifient des enfants aux dieux des abîmes.
Le couvent est rasé et les nones dispersées. Saint Namphaise séjourne alors au monastère de Marcilhac, dans la vallée du Celé, mais, d’où il s’enfuit en quête d’une plus grande solitude. Il la trouvera sur les hauteurs de Quissac, dans une grotte, près d’une petite colline nommée l’ouradour qui sans doute est une déformation du mot latin oratorium : petite chapelle.
Là, dans les solitudes ventées et surchauffées du Causse, il trouve sa voie qui le réconcilie avec les hommes : il va creuser des lacs. C’est en effet à lui que la tradition attribue l’origine de ces centaines de bassins, de tailles et de profondeurs diverses, qui parsèment le Causse.
Saint Namphaise vieillit lentement, devenu le patron des bergers et des troupeaux. Jusqu’au jour où sa route croisa un taureau furieux. Ce dernier chargea et Saint Namphaise n’eut que le temps de jeter le plus loin possible son marteau de mineur. Il tomba à Caniac, la paroisse voisine, où on éleva une église pour recueillir la dépouille de l’ermite.
Saint Namphaise y repose toujours dans la crypte et guérit les épilepsies pour peu que l’on passe à genoux sous les piliers de son tombeau.

source Quercy. Net

photos Gariotte et lac de Lacan Livernon