La Caussenarde

, par Claude Vertut

L’Hommage d’une Bergère à la brebis de son Causse par Josette Coldefy et Bernard Calvet.

LA CAUSSENARDE

Belles lunettes noires et joli manteau blanc,
Maquillage élégant avec boucles d’ oreilles,
Elle hante nos prairies et adore les glands
« Caussenarde » on l’appelle : elle est pure merveille.

1. Je vous chante brebis, vous aviez bien compris !
Celle qui a ce look qu’on ne trouve qu’ici,
Le Lot est son berceau et le Quercy sa vie,
La Braugne, son refuge aux chênes rabougris.

2. Son petit, l’agnelet, douceur d’une caresse,
Fragile et innocent, vulnérable magie.
La bergère trop rare, notre seule tristesse,
Remplacée par « ursus », un berger en treillis.

3. Sans scrupule, aujourd’hui, à la belle on impose
Des maris étrangers, angevins ou anglais,
Pour avoir du gigot, meilleur on le suppose,
Au risque que la race disparaisse à jamais.

4. Les troupeaux sont conduits par un border-colley,
Un chien venu d’ailleurs qui travaille sans bruit.
Pour dire simplement que tout a bien changé,
C’est la modernité avec de nouveaux fruits.

5. Où est passé le temps des troupeaux tout petits ?
Des femmes qui gardaient, parfois jusqu’à la nuit,
Reprisant les chaussettes de leurs vaillants maris
Dans un autre contexte et un tout autre esprit.