SONNET DE PRINTEMPS : victor-Élie Bouzou poème 3/4

, par Claude Vertut

SONNET DE PRINTEMPS
Le sombre hiver a fui, tout va croître ou renaître.
Une écharpe de nue erre sur l’horizon,
Et le prudent soleil de la jeune saison
Vient fleurir d’un baiser le bord de ta fenêtre.
Allons, dépêche-toi ma belle d’apparaître !
L’orgueil des cieux vibrants va ceindre ta maison,
Laisse mourir dans l’àtre, aujourd’hui, le tison,
Et cours au jardin clos épanouir ton être !...
Les pêchers ont déjà d’éclatantes couleurs ;
Et la timide aurore a versé quelques fleurs
Sur le front nu des ceps et les bourgeons des treilles.
Erre sous les rameaux que les sèves réveillent
Et n’écoute plus rien que ce que te diront
Les brises du matin lorsqu’elles passeront
(Inédit).

La photo est de Michèle Barral