Arsène Vermenouze 1850 -1910 Biographie

, par Claude Vertut

Arsène Vermenouze
1850 - 1910

Alias
Arsèni Vermenouzo,
Poëta d’Ytrac
Auteur
Langue d’écriture
Français, Occitan
Mouvement Félibrige
Arsène Vermenouze (1850-1910, en occitan Arsèni Vermenosa en graphie classique, Arsèni Vermenouzoen graphie mistralienne), est un poète auvergnat qui a écrit en aurillacois, dialecte appartenant à la famille du languedocien[1] et lui même de la langue d’oc[2].

Biographie
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Arsène Vermenouze est né le 26 septembre 1850 à Vielles d’Ytrac, près d’Aurillac. Son père, Firmin Vermenouze, est commerçant d’épicerie en Espagne. Sa mère est Mélanie Garric[3]. Il était d’usage à l’époque que les épouses et les enfants restent en Auvergne, où l’on retournait quelques mois après une campagne de commerce de deux ans.
C’est à 16 ans qu’il rejoint son père à Tolède. Il restera près de vingt ans en Castille. Tout en participant au commerce, il compose de nombreux poèmes en français. À partir de 1879, il envoie ses premiers poèmes à différents journaux du Cantal, notamment l’Avenir du Cantal journal radical d’Auguste Bancharel dans lequel il écrit sous le nom de « Jantou » des poèmes enflammés à la gloire de la Révolution Française.
À partir de 1887, dans le Moniteur du Cantal, puis dans La Croix du Cantal et la Croix cantalienne, Arsène Vermenouze anime la vie culturelle et politique cantalienne en publiant des poésies satiriques en langue d’oc. Dans La Croix du Cantal, il sera « L’Arverne », éditorialiste en langue française profondément « catholique et patriote ».
Sa vocation de félibre se fait sentir à partir de 1890. En 1891, il publie le manifeste fondateur O touto l’Oubèrgno (À toute l’Auvergne)[4]. En 1894, il devient le président de la première école félibréenne auvergnate (l’Escolo oubernhato qui deviendra par la suite l’Escolo Auvernhato) qui se donne pour mission la défense et l’illustration de la langue d’oc et notamment du parler d’Aurillac, à travers sa revue Lo Cobreto (aujourd’hui La Cabreta). Jusqu’en 1908, au sein du Félibrige, Vermenouze a une intense activité de promoteur de la langue d’oc, composant les poèmes qui entreront dans ses deux recueils, Flour de brousso et Jous la cluchado.
En 1900, il est élu majoral du Félibrige et rencontre Frédéric Mistral, qui l’accueille comme « premier majoral » d’Auvergne[5]. Un temps pressenti au poste de capoulié du Félibrige, il propose la candidature de Justin Bessou dont il fête la Cigale à Saint-André-de-Najac en compagnie de Prosper Estieu et Antonin Perbosc[6]. Mistral, dans un courrier à Dévoluy, trouve son dialecte trop difficile à comprendre pour les Provençaux[7].
Arsène Vermenouze est aussi un grand poète en langue française. En 1903, paraît Mon Auvergne, recueil primé par l’Académie française. Vermenouze, conteur hors pair, issu d’une civilisation de la veillée, excelle à camper des personnages à les faire parler, à les faire vivre.
Il est en relation avec Roger Grand, archiviste aurillacois. Il traite de questions internationales, à l’occasion, en langue d’oc. Avec le duc de La Salle, il contribue en 1908 à la fondation à Paris de la Veillée d’Auvergne qui paraîtra jusqu’à la guerre de 1914[8].
Il meurt d’une maladie des voies respiratoires dans sa maison natale de Vielles le 8 janvier 1910.