LA CLAIRE FONTAINE : Alida Calel

, par Claude Vertut

CLAIRE FONTAINE : Alida Calel

Il est au fond des bois, une claire fontaine,
Aux murs chaperonnés de rosés liserons,
Comme nous la chantaient, en leurs simples chansons,
Les vieilles qui filaient leur quenouille de laine.
Glissant entre les fleurs, les mousses, les buissons,
L’eau candide s’enfuit vers les prés de la plaine,
Et sa petite voix tremblante et si lointaine,
En frôlant les roseaux s’unit à leurs frissons.
Les pastours pleuraient là, leur amie inconstante,
Les pages y rêvaient aux yeux bleus de l’Infante,
Les bergères y plaisantaient avec les Rois.
Ils sont morts ces amis de notre enfance blanche,
Mais on entend ce peu qui reste d’autrefois :
Le rossignol chanter sur la plus haute branche.
ALIDA CALEL.