LOU LOUP ET L’OGNEL : Léon Armand

, par Claude Vertut

LOU LOUT ET L’OGNEL per Léon Armand è LA meuna TRABUCADA

Un chour, un paourè Ognel s’escortet de so mayré,
Oh ! sans zo boule fa !
Decha lou paoure ormou, pècayrè
Coummençabo de grémécha,
Car, dempey lou motis cercabo
Et lou chour, certos, s’en onabo.
Paouré effon ! ound’ona coucha !
N’ooûsabo pas bouta un pé d’obon lous aoutrès ;
Soul d’in d`un bos !
Coum’el oourias ochut poou baoutrés,
Chès ! que bottio soun pichou cor !
Tout d’un cot bey un Lout que dor
Oquel Lout er’on Lout que benio d’un ufflache
Obio lou bentrè plo gornit ;
Més d’un ognelou d’oquel ache ’
Un Lout es touchour ogonit ;
 Que fas tus oproyssis, li diguet en coulèro ?
- Hélas ! moussu, cerqui mo mèro
- N’es pas bertat : es per mé rebeilla
Que fas ensemblon de ploura.
Que bol dire ocos ; o toun ache,
Dé counesse to paou l’usache ?
 N’ay pas boulgut bous derencha,
Diguet l’OgneI, m’en baoû nona.
 - Nou, nou ! so fet lou Lout, opprocho
 Et tiro loys mos de lo pocho,
 Qu’es ocos dobon you de touchour trèmoula ?
 Semblo qu’on bolgo bous moncha ?
 Ogacho me !
 Per Saint-Chan, mè ponèrou
 Un brabé toillou de crobit
 Qué gordabi per un omit ;
 _ M’ooû dit qu’ocos tus ; té béchérou !
 You, moussu lou Lout, noun pas certos
 N’eri pas noscut per cubertos
 - Estay-siaoû, lou t*ooû bis moncha...
 - Moussu, me poudes plo’scusa...
 - Té ! lo counscienço te reprocho !
 Es tus, qué panès mouys roscalsê
 -You, moussu, fouillas me lo pocho !
 - Pardi ! lous a monchats obal !
 - Coussi boudrias que lous trucessi ?
 - N*ay pasde dent.
 - Te disi qu’es un empuden ; Meritorîos que fiopprenguessi
 O t’escorta de toun troupel...
 - Qué tromblabo lou paourè Ognel ! Et l’in cal pas fa tort, pécayrè ! Boulguet bé prou s’escusa,
 Lo paooû l’empochet de porla.
 - Anen ! so fet lou Lout, besi que balés gayré,
 Décha n’es qu*un baoû-rien,
 Se benios grond, serios qualque Mandrin,
 Ou qualque Gnatol ’
 Te boli couricha !
 - Toleou d’un cot de pato
 Lou toumbet mort !
 Lou lendoumo... so mayrè lou plourabo...

Boulé obé rosou on d’un pus fort Ocos coumo sé L’on contabo.

TRABUCADA :

Un jour, un pauvre agneau s’ecart de sa mère,
Oh ! Sans vouloir le faire
Déjà le pauvre "ormou" peuchère
Commençait à trembler,
Car, depuis le matin, Il cherchait
Et le jour, certes,s’en allait.
Pauvre enfant ! Où aller coucher !
Il n’osait poser un pied devant les autres
Seul dans un bois !
Comme lui vous auriez eu peur !
Chès ! Qu’il battait son petit cœur !
Tout d’un coup Il voit un Loup qui dort
Ce Loup était un Loup qui venait d’un banquet
Il avait le ventre bien garni
Mais un petit agneau de cet âge !
Un Loup est toujours affamé ;
 Que fais-tu toi, Approche-toi lui dit-il en colère ?
 - Hélas, monsieur, je cherche ma mère
 - Ce n’est pas vrai : c’est pour me réveiller
 Que fais-tu en semblant pleurer.
 Que veut dire cela ;
 A ton âge,
 De connaître si
 peu l’usage ?
 Je n’ai pas
 Voulu vous déranger,
 Dit l’agneau,
 Je vaism’en aller.
 Non , non ! Dit le Loup approche et enleves les mains de ia poche.
 Mais qu’es-ce que c’est devant moi de toujours trembler ?
 Il semble que l’on veut vous manger ?
 Regarde moi !
 Pour Saint jean on m’a volé
 Un bon morceau de chevreau
 Que je gardais pour un ami ;
 - On m’a dit que c’était toi ! On t’as vu !
 - Moi monsieur le Loup Non certes
 Je n’étais pas né pour "cubertos"
 Tu est un menteur : on t’as vu le manger...
 - Monsieur, vous pouvez bien m’excuser ...
 Tiens ! Ta conscience te le reproche !
 - C’est toi qui vole mes noix
 - Mou monsieur, fouillez moi les poches !
 - Pardi ! Tu les as mangées là bas !
 - comment voudriez-vous que je les ai cassées ?
 - Je n’ai pas de dents
 - je te dis que tu es un imprudent
 - Tu mériterais je je t’apprend
 A t’écarter de ton troupeau...
 - Qu’il tremblait le pauvre agneau !
 Et il ne faut pas lui en faire tort, peuchère !
 Il voulut bien s’en excuser,
 La peur l’empêcha de parler.
 Allons fit le Loup, je vous que tu ne vaut guère ;
 Déjà tu n’est qu’un bon à rien,
 Si tu devenai grandtu serai un malandrin,
 Ou quelque Gnatol !
 Je veux te corriger !
 - Aussitôt d’un coup de patte il le tomba mort ...
 Le lendemain sa mère le pleurait...
 Vous voulez avoir raison avec un plus fort,
 C’est comme si l’autre n chantait .
 
LOU LOUT ET L’OGNEL