ARISTIDE LAPORTE
AL CANTOU
Que fay boun a l’houstal, assetat al cantou !
Que fay boun atiza lou fioc djous la toupino !
Coum’es fi lou perfum, coum’es douço l’audou
Del bulit maridat em la poulo grassino !
A dessus de lay brazos, virouletjo un roustit ;
La tartièro es couyfado d’un capel de belugos.
Lou dessert que se coy farà un boun pastis ;
Tout prèp del saladour lou vi vielh s’escauduro.
Al mèdj des cafouyers uno placo brunido
Tout al found del cantou esclayro lou passât ;
Y a pas al cinéma graburos pus poulidos
Que traverson l’esprit, quand lou cur a parlât !
E l’hibern dins la chaminèyo,
Lou ser, s’entend morle un mouli :
En Carci lay bounos idèyos
Amaduron dabant lou toupi.
Al cantou, toutos las pensados
Soun passades al tamis
Las nouvelles soun toutos grudados
E cadun douno soun avis.
L’oulo al carmalier pendjado
Vous dirio se poudio parla
Lous souvenirs de lay veilhados
Plenos d’amour e d’amistat.
En Carci dizoun qu’es sacrado
La pousco negro del fournèl :
Porto bounur a l’houstalado,
Ressuscite l’amo des vielhs.
Lous cantous enfumais de la terro natalo
An fournit a Paris lour pus poulits calelhs :
Quand soun arremouzats dins nostro capitale
Aquô’s tout lou Carci que se mire al soulelh !
11 de mars 1953
Revirada :
ARISTIDE LAPORTE
AL CANTOU
Qu’il fait bon à la maison, assis au coin du feu !
Qu’il fait bon attiser le feu sous la marmite !a toupino !
Comme il est fin le parfum, comme est douce l’odeur
Du bouilli marié à la poule grasse !
Au dessus des braises virevolte un rôti ;
La tourtière est coiffée d’un chapeau d’étincelles.
Le dessert qui se cuit fera un bon pastis ;
Tout près du saloir le vin vieux se réchauffe
Au milieu des chenets une plaque brunie
Tout au fond du cantou éclaire le passage.
Il n’y a pas au cinéma de gravures plus jolies
Qui traversent l’esprit quand le cœur a parlé !
Et l’hiver dans la cheminée,
Le soir, s’entend moudre un moulin :
En Quercy les bonnes idées
Mûrissent devant la marmitte
Au coin du feu toutes les penseessont passées au tamis
Les nouvelles sont égrenées
Et chacun donne son avis.
L’oule à la crémaillère pendue
Vous dirait si elle pouvait parler
Les souvenirs des veillées
Pleines d’amour et d’amitié.
En Quercy on dit qu’elle esr sacrée la poussière noire du fourneau :
Elle porte bonheur à la maisonnée,
Elle ressuscite la main des jeux.
Les cantons enfumes de la terre natale
Ont fournis à Paris les plus jolis calées :
Quand ils sont rassemblés dans notre capirle
C’est tout le
Quercy qui se regarde au soleil !
Extrait de la publication Òlt numéro 13 hiver 2005 2006
Marc Lagaly