Pey sinistrats dé Mouissat et dé Mountolba
Dounen pey sinistrats, nostrés bizis, pécayré
Car Mouissat, Mountolba soun pas bien loun dé Coou.
Dounen oy malhirous inoundats, nostrés frayrés
Qué sé troboun son fiot, son oustal, son lou söou
Dounen tout qué pouyren, paourés, oysats ou ritsés ;
D’un boussi dé plosé pouden bien nous priba.
Dobont un flèoou porié nous cal pas fa lus tsitsés.
Pensent qu’un tal malhur pot bien nous orriba.
Ay bisitat Mouissat. Dobont so qué betsèri
Qué despasso l’hourrour dé tout so qu’abioou dit
Un sorromen de cur me prenguèt, et plourèri
L’autsen bist aoutres cot, gay, bibent et poulit.
Des quortiers empenats, aro foou poou dé beyré
Soun toutsés démoulits, obotuts, effoundrats.
Né resto qu’un omas dé poutros et des bérés.
Dé mobles, de pianos, des glaços, dé plotras.
Tout oco englooutit dins l’aygo, dins lo loso,
May qu’o mitat pouyrit, frocossat, obimat :
Et y o certainomen enquèro dins los crosos,
Ou l’on po pas ona, quaouques paourés négats.
Dé loun en loun, un bieil, uno fenno, un moynatsé
– Et né bétsèri un qu’èro touplet pitsou,
Ombé lou désespouer pintrat sur lou bisatsé
Fouilloun dins lus débris qué sièroun lours maysous
Per retrouba quicon o qual tinioou nio gayré,
Un tristé soubéni dé lour oncien bounhur
Qué lour roppelloro dé lour oncien bounhur
Qué lour roppelloro un payré, uno mayré
Ou un drollé perdut din oquel grond malhur
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Ah ! dounen son coumpta. Ah ! siosquen sécourablés
Ouffrén ço qué pouyren, sons rémords, dé boun cur
Pensent oy paourés morts, oy bibents misérablés
Car l’ormoyno ol malhur es un Porto Bounhur.
Armand Lagaspie - Journal du Lot -23 mars 1930
Pour les sinistrés de Moissac et de Montauban
Donnons pour les sinistrés, nos voisins, les pauvres
Car Moissac, Montauban, ne sont pas bien loin de Cahors
Donnons aux malheureux inondés nos frères.
Qui se retrouvent sans feu, sans maison et sans le sou.
Donnons tous ce que nous pourrons, pauvres aisés ou riches
D’un peu de plaisir, nous pouvons bien nous priver
Devant un pareil fléau, il ne nous faut pas être chiches.
Pensons qu’un tel malheur, peut bien nous arriver.
J’ai visité Moissac, devant ce que j’ai vu
Qui dépasse en horreur tout ce qu’ils avaient dit
Un pincement au cœur m’a pris et je me suis mis à pleurer
L’ayant vu autrefois, gaie, vivante et belle
Des quartiers dans la peine, maintenant font peur à voir.
Ils sont tous démolis, abattus, effondrés
Il ne reste qu’un amas de poutres et de verre
de meuble, de pianos, de glace et de plâtras.
Tout cela engloutit dans l’eau, dans la boue
Plus qu’à moitié pourri, fracassé, abimé.
Et il y a certainement dans les trous,
Où l’on ne peut pas aller, quelques pauvres noyés.
De loin en loin, un vieux, une femme, un enfant
Et j’en ai vu un qui était bien petit
Avec le désespoir peint sur le visage
Ils fouillent dans les décombres qui furent leurs maisons.
Pour retrouver quelque chose, auquel ils tenaient il y a peu
Un triste souvenir de leur ancien bonheur.
Qui leur rappellera de leur ancien bonheur
Qui leur rappellera un paire, un mère
Ou un enfant perdu dans ce grand malheur.
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Ah ! Donnons sans compter ! Ah ! Soyons secourables
Offrons ce que nous pourrons, sans remord, de bon coeur.
Pensons aux pauvres morts, aux vivants misérables.
Car l’aumône au malheur, est un porte bonheur.
Un lien pour en savoir plus :
http://perso.ovh.net/~carobola/France/Carobolante_Alexandre/inondations/Inondations_fr.html