Tour de Labio (Gourdon) : Aquarelle de Mireille Lancelin

, par Claude Vertut

Datation principale :
limite 13e siècle 14e siècle

Commentaire historique :
Les données documentaires susceptibles d’éclairer l’histoire de la tour de Labio sont pauvres.
Le nom de Labio (la Via) qui fait penser à l’ancienne famille de Via liée au pape cadurcien Jean XXII, renvoie en réalité au nom du tenancier qui s’y établit au 15e siècle. Antérieurement, la localité était connue sous le nom de borie de Lasvals (15e siècle) et ce nom avait lui même succédé à celui de La Ricardie. Ce dernier suggère d’attribuer l’édification de la tour à la famille de Ricard (plus tard de Genouillac), apparentée aux seigneurs de Gourdon. Des Ricard sont mentionnés à Gourdon dès 1241, époque à laquelle ils furent soupçonnés par les inquisiteurs d’avoir entretenu des sympathies avec les cathares. Quelques temps plus tard, on retrouvera en Agenais sur les bords du Lot les familles gourdonnaises incriminées, avant qu’elles ne fassent retour à Gourdon dans l’entourage du pape Jean XXII.
La tour de la Ricardie, qu’il ne faut sans doute pas confondre avec l’"ostal" de la Ricardie mentionné au milieu du 14e siècle hors les murs de Gourdon, appartenait à la dizaine de bories qui se situaient à la périphérie du ban communal de la ville et qui étaient tenues par des lignages bourgeois aux franges de l’aristocratie nobiliaire.
Les deux fenêtres géminées à oculus polylobé, inscrit dans l’écoinçon des arcs à intrados trilobé, et à un meneau incitent à situer l’édification de l’ouvrage dans le dernier quart du 13e siècle ou plus probablement la première moitié du 14e siècle en raison de la forme des archères courtes et du profil des appuis de fenêtres.
Notice succincte :
L’intérêt de cette tour, qui date pour l’essentiel de la fin du 13e ou du début du 14e siècle, réside principalement dans son exceptionnel état de conservation, jusque y compris dans ses éléments de second oeuvre (escalier). Il s’agit donc d’un "document archéologique" de premier plan, dont les bois pourraient permettre une datation par dendrochronologie. L’autre intérêt majeur de la tour de Labio réside dans la singularité de son programme qui associe un colombier à des dispositifs résidentiels et défensifs. Pour autant, il ne s’agit pas, de ce point de vue, d’un unicum.

Source : http://patrimoines.midipyrenees.fr/fr/rechercher/recherche-base-de-donnees/index.html?notice=IA46100993